Le nouveau nom de l'Inde (Bharat) est un différend international

PHOTO/PIXABAY - Bandera de la India
PHOTO/PIXABAY - Drapeau de l'Inde

Le lancement de Bharat, le nom par lequel l'Inde sera désormais connue, coïncide avec une période de rayonnement international pour le pays, mais non sans conflit ces jours-ci avec le Canada, qui accuse son gouvernement de l'assassinat d'un combattant sikh pour l'indépendance de la région du Pendjab. 

La visite du Premier ministre indien Narendra Modi à la Maison Blanche en juin, qui a fait l'objet d'une attention particulière, a été immédiatement interprétée comme une tentative du président Biden de gagner l'amitié de l'Inde et d'accroître la coopération pour contrebalancer le poids de la Chine, et pas seulement en Asie.  

Mais entre-temps, l'Inde, ou plutôt Bharat, a été accusée par le Premier ministre canadien Justin Trudeau d'être à l'origine de l'assassinat, toujours en juin, d'un opposant sikh bien connu (membre de la religion à turban qui distingue ses plus de vingt millions de membres) qui prônait l'indépendance de la région du Pendjab. 

Hardeep Singh Niijar a été tué alors qu'il quittait le temple sikh qu'il avait fondé et qu'il présidait en Colombie-Britannique, sa voiture ayant été la cible de deux inconnus masqués. L'enquête de la police a révélé que le crime était motivé par des considérations politiques. 

Dans un premier temps, l'affaire n'a pas suscité beaucoup d'intérêt, jusqu'à ce que Trudeau déclare récemment au Parlement d'Ottawa que tous les éléments de preuve indiquaient l'implication de fonctionnaires indiens dans l'attentat. En conséquence, il a décidé d'expulser un diplomate de l'ambassade du Bharat. 

La réponse indienne ne s'est pas fait attendre : le gouvernement Modi a rejeté l'accusation et a procédé à l'expulsion d'un autre diplomate canadien du pays. Aux États-Unis, où les affaires canadiennes font toujours l'objet d'un intérêt médiatique, cette histoire est dans la presse depuis trois jours et pourtant il n'y a eu que peu de réactions officielles. 

La Maison Blanche n'y a pas prêté attention. Un silence diplomatique qui, de l'avis des commentateurs à Washington et à New York, est une preuve supplémentaire que l'administration démocrate veut éviter toute intervention qui viendrait ternir le bon moment des relations avec Bharat.