La Russie, vainqueur de l'impulsion de guerre économique

Selon un sondage New York Times/Siena College, 64% des démocrates souhaitent un autre candidat à la présidence que le président Joe Biden en 2024, seuls 26% des électeurs démocrates disent que le parti devrait le réélire. Ce même sondage révèle que 67% des Américains rejettent son administration et que seuls 33% l'approuvent.
Dans ce sondage, 13 % des électeurs américains déclarent que la nation est sur la bonne voie et 87 % estiment que l'administration de Biden a été un désastre. Les États-Unis sont confrontés à un taux d'inflation de 9,1 % et sont au bord de la récession économique. Un pays dirigé par une gérontocratie sérieusement compromise. À 79 ans, Biden est le président qui a servi le plus longtemps dans l'histoire des États-Unis. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, est en poste depuis presque deux décennies et a 82 ans ; le leader démocrate de la Chambre des représentants, Steny Hamilton Hoye, a 83 ans. Donc s'il pleut du côté des démocrates, il pleut aussi du côté des républicains. L'ancien président Donald Trump, âgé de 76 ans, aspire à nouveau à être le candidat républicain en 2024. C'est-à-dire à l'âge de 78 ans. Le sénateur Mitch McDonnell, chef du groupe parlementaire républicain au Sénat, occupe ce poste depuis 15 ans et a 80 ans.
Les États-Unis sont un empire en déclin et exigent un changement générationnel dans la politique. Aujourd'hui, la crise économique et énergétique due aux effets et conséquences de la pandémie, la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie affectent non seulement l'économie américaine, mais aussi l'économie mondiale. Mais les plus durement touchés sont les économies européennes, africaines, latino-américaines et surtout asiatiques. La Grande-Bretagne a un taux d'inflation de 9,1%, l'Allemagne de 7,9%, l'Espagne de 10,2%, l'Italie de 8,0%. La France est la puissance européenne dont le taux d'inflation est le plus faible, à 5,8 %.
Il est clair que les sanctions contre la Russie, au lieu de provoquer l'effondrement de l'économie russe et la chute du président Vladimir Poutine, comme l'avaient prédit l'administration Biden et ses alliés, n'ont jusqu'à présent pas produit les effets escomptés. Au contraire, les pouvoirs des dirigeants gouvernementaux aux États-Unis et en Europe ont commencé à s'éroder. D'autre part, Poutine récolte de bons dividendes économiques grâce aux prix élevés du pétrole, du gaz et d'autres matières premières, et sa monnaie se renforce. Pendant ce temps, d'autres devises comme l'euro s'effondrent.
Le premier à subir les effets de la guerre sur la politique intérieure a été le président français, Emmanuel Macron, avec la perte de sa majorité au parlement. Le deuxième à voir les effets de la guerre de première main est l'administration Biden. D'une part, en matière de politique étrangère, elle est parvenue à unifier l'Europe autour des rivalités impérialistes en Europe et en Asie centrale contre la Russie et récolte des récompenses géopolitiques et économiques en étendant la sphère d'influence de l'OTAN dans la ceinture de sécurité stratégique de la Russie, en réarmant l'Europe et en arrachant à la Russie le contrôle du marché énergétique européen. En revanche, sur le front de la politique intérieure, il n'est pas bien loti en raison des effets de l'inflation sur le porte-monnaie des Américains, qui font vaciller son administration et qui luttent pour conserver leur majorité au Congrès lors des élections de novembre. Le troisième à souffrir des effets de la guerre est le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a été contraint de démissionner. Le quatrième sur la liste est le Premier ministre italien Mario Draghi, qui a également dû démissionner.
D'autres personnes encore sur la liste des hésitants sont le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, dont les politiques et les mesures économiques autour de la guerre génèrent des crises économiques galopantes dans leurs pays respectifs et il ne faudra pas longtemps avant que leurs têtes ne soient sur le billot. En conclusion, Poutine les bat à plate couture et la Chine et l'Inde sont les grands gagnants de cette crise.
@j15mosquera