Cette annonce s'inscrit dans le cadre de l'Initiative pour l'investissement dans l'avenir, qui vise à établir un plan stratégique pour le pays

L'Arabie saoudite encourage les multinationales à transférer leur siège dans le Royaume

AFP/FAYEZ NURELDINE   - Logo du plan de modernisation "Vision 2030", qui prévoit la diversification de l'économie du pays

À partir de 2024, l'Arabie saoudite cessera de signer des contrats avec des sociétés étrangères, sauf si leur siège régional est situé dans le Royaume. Selon un communiqué de l'agence de presse saoudienne, cela comprendra les agences, les institutions et les fonds appartenant au gouvernement.

L'objectif de cette décision est d'encourager les entreprises étrangères qui traitent avec le gouvernement des États du Golfe à s'implanter dans le Royaume. Cela permettra de créer des emplois tout en garantissant que les biens et les services achetés par les organismes publics proviennent du Royaume et augmentera également l'efficacité des dépenses. Au moins 24 sociétés internationales ont déclaré qu'elles avaient l'intention de transférer leur siège régional à Riyad. 

L'agence de presse officielle saoudienne (SPA) a rapporté, en citant une source officielle anonyme, que "l'Arabie Saoudite a l'intention de cesser de passer des contrats avec des sociétés et des institutions commerciales dont les sièges régionaux ne sont pas situés dans le Royaume". Elle a ajouté que "la cessation inclura les agences, institutions et fonds appartenant au gouvernement et entrera en vigueur le 1er janvier 2024".

Il a également ajouté que la décision vise à "créer plus d'emplois, à limiter les fuites économiques, à accroître l'efficacité des dépenses et à garantir que les principaux biens et services achetés par les différents ministères soient fabriqués dans le Royaume".

Cela fait suite à l'annonce faite le mois dernier par l'Arabie saoudite, lors de la Future Investment Initiative (FII), d'un plan stratégique qui fera de Riyad l'une des dix premières économies urbaines du monde.

Selon la déclaration, la nouvelle décision n'affectera pas la capacité des investisseurs à entrer sur le marché saoudien ou à poursuivre leurs affaires avec le secteur privé. Cet ultimatum pourrait intensifier la concurrence pour les entreprises et les capitaux étrangers entre le Royaume et les autres États du Golfe, en particulier les Émirats arabes unis, son principal allié. 

L'Arabie saoudite a du mal à attirer les investissements étrangers, un pilier essentiel du plan de diversification économique "Vision 2030" du prince héritier Mohammed bin Salman visant à stimuler les revenus non pétroliers.

Cependant, de nombreuses multinationales qui font des affaires dans le pays choisissent d'avoir des sièges régionaux dans le pays voisin, aux EAU et dans d'autres capitales du Golfe persique. En effet, l'Arabie Saoudite est un pays beaucoup plus conservateur alors que les autres pays offrent un mode de vie plus libéral et autorisent l'alcool.

Le Royaume a essayé de se défaire de son image en autorisant les cinémas, les concerts et les événements sportifs dans le cadre d'une initiative gouvernementale appelée "Program HQ". Ainsi, les multinationales bénéficient de privilèges fiscaux et d'incitations pour installer leur siège social dans le royaume du Moyen-Orient.