Le Mali, le Burkina Faso et le Niger imposent une nouvelle taxe sur le commerce en Afrique de l'Ouest

Les gouvernements militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont approuvé l'imposition d'une nouvelle taxe de 0,5 % sur les importations des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) afin de financer le nouveau bloc de pays qui composent l'Alliance du Sahel.

Grâce à ces mesures, l'Alliance, qui a été formalisée en juillet 2024, espère devenir un bloc économique fort sur le continent africain. Avec la formalisation d'un passeport propre, qui remplace les documents précédents de la CEDEAO, contenant des informations servant de mesure de sécurité, les pays de l'Alliance espèrent resserrer encore davantage leurs liens économiques et militaires.
Ce nouveau type de taxe n'affectera que les importations de tous les biens provenant de pays n'appartenant pas à l'Alliance du Sahel, mettant ainsi fin à des années de libre-échange dans la partie occidentale du continent. Cette nouvelle taxe n'affectera pas l'aide humanitaire, le matériel diplomatique et les produits régionaux.

Dans le communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères du Mali, l'Alliance a expliqué que cette taxe servira exclusivement « à financer les activités du bloc ». Les fonds soutiendront les futurs projets d'intégration en vue de la création d'une future Banque confédérale pour l'investissement et le développement. Le ministre malien de l'Économie, Alousséni Danou, a déclaré que l'application de cette nouvelle taxe n'affectera ni les consommateurs ni les prix des denrées alimentaires.
« Les marchandises importées de pays tiers et mises à la consommation ou en libre circulation sur le territoire douanier de l'AES seront soumises à la taxe confédérale conformément à la réglementation douanière en vigueur », indique le communiqué.
Décision du 28 mars 2025 du Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES) instituant un prélèvement confédéral.
— Ministère des Affaires étrangères du Mali (@MaliMaeci) March 29, 2025
Bureau de l’Information et de la Presse/MAECI pic.twitter.com/VIEUufuyph
Les ressources pourront être utilisées pour les dépenses des organismes, le financement d'actions de solidarité et toute autre dépense approuvée par les ministères de l'Économie de l'AES.
Ils ont également indiqué que leur séparation de la Communauté était due au fait qu'ils ne recevaient pas suffisamment d'aide pour lutter contre le terrorisme et les militaires extrémistes, puisque le Burkina Faso, l'un des trois pays de l'Alliance, est en tête du classement mondial du terrorisme en 2025.

En revanche, la CEDEAO, qui a également pris une mesure similaire contre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, mais sans succès, a indiqué que cette nouvelle taxe creuserait un fossé important entre le G5 Sahel et les pays d'Afrique de l'Ouest. Malgré cela, le Burkina Faso, le Mali et le Niger restent trois des pays les plus pauvres du monde.
L'application de cette nouvelle taxe affectera principalement le Nigeria, qui a importé pour 290 millions de dollars de biens du Niger en 2023.