Le Maroc et l'Équateur renforcent leur collaboration

Le Maroc et l'Équateur ont renforcé leurs liens à l'occasion de la dernière réunion télématique entre Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, et Gabriela Sommerfeld, ministre équatorienne des Affaires étrangères.
Les deux diplomates ont réaffirmé leur engagement à renforcer les relations bilatérales dans les différents domaines de coopération, a indiqué le ministère équatorien des Affaires étrangères dans une note officielle.
La réunion a permis d'établir une feuille de route pour la coopération dans des domaines clés tels que le commerce, l'agriculture, l'éducation, la sécurité et le développement économique, explique le communiqué officiel.

Lors de la réunion entre les deux diplomates, des accords de coopération ont été signés, notamment : la livraison prochaine de 500 000 des deux millions de dollars promis pour divers projets, l'offre de 150 bourses universitaires par an, la fourniture de 2 000 tonnes d'engrais, qui arriveront en Équateur avant la fin de l'année, la coopération en matière de sécurité et la suppression des visas pour les passeports diplomatiques et de service, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans les relations bilatérales entre le pays nord-africain et l'Équateur.
Le Maroc est une porte d'entrée intéressante vers le marché africain pour l'Équateur, ce qui est bénéfique pour la nation latino-américaine.
M. Nasser Bourita a tenu, ce jour, une visioconférence avec son homologue équatorienne Mme Gabriela Sommerfeld qui a réitéré la décision prise par son pays de suspendre sa reconnaissance de la pseudo "rasd" et mis en avant l'importance de l'Initiative d'autonomie marocaine pic.twitter.com/Vp27Rt9IDk
— Maroc Diplomatie 🇲🇦 (@MarocDiplomatie) December 2, 2024
À cet égard, Nasser Bourita a fait part de son intention de se rendre en Équateur au cours du premier trimestre 2025, afin de réaffirmer l'engagement du royaume marocain à servir de lien pour l'accès des produits équatoriens au marché de l'Afrique de l'Ouest, en mettant l'accent sur la banane équatorienne, qui jouera un rôle de premier plan sur le marché continental africain.
Nasser Bourita a transmis au gouvernement équatorien l'invitation du roi Mohammed VI au président de la République de l'Équateur, Daniel Noboa, à visiter le Maroc dans un avenir proche, dans le cadre d'une visite d'État très intéressante en vue d'approfondir la coopération bilatérale entre les deux nations.
Avec ces démarches politiques, l'intérêt des deux nations pour le renforcement de la coopération mutuelle est clair et évident.

L'Équateur a déjà franchi une étape importante dans le rapprochement avec le Maroc en décidant, en octobre dernier, de suspendre la reconnaissance officielle de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
L'Équateur avait reconnu la RASD en 1983 et avait même ouvert une ambassade en 2009, donnant ainsi une couverture diplomatique à une entité qui n'est pas officiellement reconnue par une grande majorité de nations.
La suspension du soutien de l'Équateur à la RASD a implicitement soutenu l'intégrité territoriale du Maroc, car la République arabe sahraouie démocratique réclame un référendum sur l'indépendance de la population sahraouie afin de déterminer le statut territorial du Sahara occidental, alors que le royaume marocain considère ce territoire comme faisant partie de ses provinces méridionales.
Un autre pays américain, le Panama, a également rejoint cette tendance et a cessé de soutenir la RASD et ses postulats indépendantistes. C'est un élément à prendre en compte dans le panorama géopolitique.
Face aux postulats indépendantistes, le Maroc a proposé un Plan d'autonomie pour le Sahara occidental qui accorde au territoire et aux autorités sahraouies une large capacité d'autonomie sous souveraineté marocaine, dans le respect des résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU).
La proposition marocaine a reçu le soutien explicite de plus de 100 pays, dont les États-Unis, la France, les Émirats arabes unis, Israël, l'Allemagne et l'Espagne, qui considèrent l'initiative du pays nord-africain comme la voie la plus sérieuse, crédible et réaliste pour résoudre le différend sahraoui, qui dure depuis près de cinq décennies depuis la fin de la période coloniale espagnole.
En revanche, les postulats défendus par la RASD et son organisation associée, le Front Polisario, bénéficient d'un soutien moindre, y compris de la part de l'Algérie, grande rivale du Maroc au Maghreb.