Maroc numérique 2030 : la stratégie nationale de transformation numérique

Le lancement de la nouvelle stratégie nationale Maroc numérique 2030 vise à faire du pays nord-africain l'un des pôles numériques mondiaux. La feuille de route du projet, présentée par vidéoconférence par le premier ministre Aziz Akhannouch, vise à accélérer le développement social en le liant au développement numérique. En outre, le plan vise à simplifier et à numériser les services grâce à la pleine application de la technologie.

Le projet sera financé à hauteur de plus de 1,1 milliard de dollars. L'engagement du gouvernement est donc clair : numériser le pays. Ce programme a été lancé pour relancer l'économie par la création massive d'emplois. Pour ce faire, la stratégie prévoit de renforcer l'infrastructure numérique et les compétences techniques des jeunes, et de soutenir les nouvelles start-ups actives dans le domaine du numérique.
Le chef du gouvernement confirme : « A travers cette stratégie, qui mobilise 1,1 milliard de dirhams entre 2024 et 2026, l'exécutif vise à former annuellement 100 000 jeunes dans le domaine du numérique (au lieu de 14 000 en 2022) et se fixe l'objectif d'employer 240 000 personnes dans le secteur numérique national ».
Revaloriser le capital humain
Une partie du programme se concentre sur la simplification de l'accès aux marchés publics, l'amélioration de leur niveau et la mise en place de mécanismes de financement adaptés pour soutenir les jeunes porteurs de projets à tous les stades de la startup. Akhannouch a mentionné qu'ils se concentreront sur l'augmentation de l'externalisation et de l'exportation des services numériques, ainsi que sur la stimulation des startups avec la création d'un cadre juridique qui encourage leur croissance à l'échelle mondiale.
Le chef de l'exécutif marocain a insisté sur la réalisation de l'objectif de création d'emplois dans le secteur numérique, pour lequel il est crucial que le pays développe des talents et des compétences de haut niveau. Il a également appelé à tripler le nombre de diplômés dans les disciplines numériques dans les universités publiques d'ici 2027.
Portail des services administratifs unifiés
Annoncé par Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, le nouveau portail unifié des services administratifs sera l'une des pierres angulaires sur lesquelles la stratégie nationale Maroc numérique 2030 est censée se fonder.
Mezzour a annoncé qu'il allait créer un portail unifié qui regroupera tous les services administratifs numériques pour aider à surmonter les difficultés. Il est important de donner la priorité à la modernisation des processus numériques liés aux réformes gouvernementales dans des domaines clés pour les citoyens, tels que la santé, la protection sociale, l'investissement, l'éducation et l'emploi.

Le gouvernement prévoit de renforcer l'Agence marocaine de développement numérique (ADD) pour aider à la mise en œuvre de la numérisation dans les administrations publiques. L'objectif de ces actions est d'améliorer le classement du Maroc dans l'indice de gouvernance numérique pour atteindre la première place en Afrique et figurer parmi les 50 premiers au niveau mondial.
Présent à la conférence, Chakib Alj, président de l'association patronale CGEM, a appelé à soutenir les startups qui cherchent à se développer à l'échelle mondiale lors de la présentation de la stratégie Maroc Digital 2030. Il est essentiel que nos entrepreneurs cultivent un état d'esprit sans limites, car les solutions innovantes ne connaissent pas de frontières.
Pour ce faire, il est essentiel d'encourager l'innovation ouverte à travers la création de fablabs et de centres de prototypage. L'arrivée d'un nouvel écosystème technologique au Maroc attirera de grandes entreprises technologiques du monde entier, qui s'installeront et produiront dans le pays. Cela renforcera des secteurs clés tels que l'automobile et l'aéronautique, tout en augmentant la valeur ajoutée dans la sous-traitance.

Ces mesures pourraient générer des centaines de milliers d'emplois et de valeur ajoutée. M. Alj a également souligné la nécessité d'obtenir des financements. Actuellement, les startups en Afrique ne reçoivent qu'une petite fraction des financements disponibles, représentant seulement 0,5 % en 2023. Le président de la CGEM a souligné l'importance de rechercher de nouvelles formes d'investissement pour les startups, telles que le soutien des business angels, le crowdfunding et les fonds d'investissement publics et privés.
Plus d'emplois
En marge du programme, le ministre de la Transition numérique a convenu d'un projet divisé en trois conventions avec l'AMDIE (Agence marocaine pour le développement des investissements et des exportations), le Fonds d'entreposage et de gestion, le Conseil de surveillance de l'Agence spéciale du complexe portuaire Tanger Med, la Fédération marocaine des migrations de services et la Fédération des migrations de services et des technologies de l'information et de la communication. Le premier accord contribuera à la mise en œuvre de mesures qui devraient permettre la création de 130 000 nouveaux emplois.

Le second accord permettra l'octroi de doctorats qualifiés jusqu'en 2026. Cet accord a été signé avec le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation et le Centre national de la recherche scientifique et technique. Le programme prévoit 550 bourses de 7 000 dirhams par mois pendant 3 ans. L'objectif est de promouvoir la recherche dans le domaine des technologies avancées et de la numérisation, ainsi que de former les futurs éducateurs dans ces domaines.
Le troisième accord de partenariat signé avec le ministère de l'inclusion économique vise à améliorer la formation professionnelle dans le domaine du numérique et à accroître l'attractivité du Maroc.