Mohammed VI gracie 685 condamnés et 4.831 liés à la culture du cannabis

Le roi du Maroc, Mohammed VI, a accordé de nouvelles grâces, comme il est de tradition sous son règne entamé en 1999, à l'occasion de diverses célébrations nationales.
Cette fois-ci, à l'occasion du 71ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, le monarque alaouite a accordé sa grâce à 685 personnes, dont certaines détenues et d'autres en liberté, condamnées par les différents tribunaux marocains, indique le ministère de la Justice dans un communiqué officiel.
La célébration de la Révolution du Roi et du Peuple, qui a lieu le 20 août, commémore l'exil du Roi Mohammed V et la lutte pour l'indépendance du Maroc.
Sur les 685 personnes concernées, les bénéficiaires de la grâce royale qui sont en détention sont au nombre de 548 et ceux qui sont en liberté sont au nombre de 137 personnes, les catégories de prisonniers se répartissant comme suit :
- Grâce sur le reliquat de la peine de prison ou d'emprisonnement au profit de 15 détenus.
- Réduction de la peine de prison ou d'emprisonnement au profit de 529 détenus.
- Commutation de la peine d'emprisonnement à perpétuité en une peine limitée pour quatre détenus.
- Grâce de la peine d'emprisonnement ou de son reliquat au profit de 26 personnes.
- Grâce sur la peine d'emprisonnement avec maintien de l'amende au profit de 8 personnes.
- Remise d'une amende au profit de 98 personnes.
- Grâce sur la peine de prison et l'amende au profit de 4 personnes.
- Remise de l'amende et du reliquat de la peine d'emprisonnement au profit d'une personne.

Grâces inédites relatives à la culture du cannabis
A cette occasion, le roi Mohammed VI a également accordé sa grâce à 4 831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis, et qui remplissent les conditions requises pour bénéficier de la grâce royale.
La nouvelle initiative du monarque alaouite permettra d'intégrer les bénéficiaires de cette grâce dans la nouvelle stratégie dans laquelle se sont engagées les provinces concernées, suite à la création de l'Agence nationale de régulation des activités du cannabis (ANRAC) et à l'impact structurant de son activité sur le plan économique et social à travers l'industrialisation, la transformation et l'exportation du cannabis et l'importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles, ainsi que sa contribution au développement des cultures alternatives et des activités non agricoles, comme l'a rapporté l'agence de presse officielle marocaine MAP.
Ces personnes liées à la culture du cannabis attendaient une amnistie suite à la régularisation de l'activité de culture du cannabis à des fins industrielles et médicinales. Cette mesure concerne les « aspects humains » et permettra également aux bénéficiaires d'être intégrés dans la nouvelle stratégie relative à la régularisation de la culture du cannabis à des fins médicinales et industrielles, selon le ministère marocain de la justice lui-même.
Le Parlement marocain a adopté en juin 2021 une loi qui réglemente pour la première fois les usages thérapeutiques et industriels de la plante de cannabis, mais punit son usage « récréatif ». En mars 2022, le gouvernement a concrétisé cette régularisation par l'approbation d'un décret qui détermine la culture dans les trois provinces du Nord.

L'objectif de l'Exécutif avec la légalisation de la culture du cannabis, qui concerne exclusivement les trois provinces rifaines d'Al Hoceima, Chaouen et Taounat, est d'améliorer le niveau de vie de quelque 60 000 familles modestes qui vivent du cannabis et qui sont généralement propriétaires de petites exploitations agricoles, selon les données officielles de 2021.
La légalisation s'est accompagnée de la création de l'ANRAC, l'organisme qui contrôle toutes les phases de l'activité cannabique, de la culture au commerce et à l'exportation.
L'ANRAC a accordé quelque 3 000 licences pour la culture, le commerce, la transformation et l'exportation de cannabis en 2024, contre seulement 700 en 2023, année au cours de laquelle la première récolte légale de la plante a eu lieu. La plupart de ces licences, environ 2 800, ont été accordées à des cultivateurs.