Les sociétés militaires privées, un moyen supplémentaire de déstabilisation en Afrique

Le continent africain connaît une augmentation de la présence de sociétés militaires privées qui ont des effets néfastes
La gente se reúne frente a un monumento improvisado, que se erigió tras la muerte del jefe del grupo mercenario ruso Wagner, Yevgeny Prigozhin, y del comandante del grupo, Dmitry Utkins, en 2023 - REUTERS/ EVGENIA NOVOZHENINA
Des personnes se rassemblent devant un mémorial de fortune, érigé après la mort du chef du groupe mercenaire russe Wagner, Yevgeny Prigozhin, et du commandant du groupe, Dmitry Utkins, en 2023 - REUTERS/ EVGENIA NOVOZHENINA

Le groupe Wagner, une société militaire privée russe notoire et un réseau de mercenaires opérant à l'échelle nationale et internationale, a certifié qu'il fournissait des services militaires en échange d'un accès largement approuvé aux vastes ressources naturelles dont dispose le continent africain.  

L'une des principales raisons pour lesquelles on fait appel à ces acteurs est la rapidité et la précision avec lesquelles ils s'introduisent dans les zones, même si cela a ensuite des effets négatifs durables sur la situation des pays et des répercussions sur les civils, qui finissent parfois par être la cible de violences. 

Ce type d'entités est déployé comme un instrument visant à renforcer la sécurité nationale, mais leur légalité en tant qu'institution, ainsi que le déroulement de leurs opérations, sont remis en question. En effet, elles servent d'acteurs qui encouragent la violence et exacerbent les conflits, sans parvenir à les atténuer, et encore moins à les résoudre. À cela s'ajoute le fait qu'ils font également l'objet d'enquêtes et sont accusés d'ingérence grave et de crimes de guerre dans les conflits. 

Una captura de pantalla de un video distribuido muestra a personas que los rebeldes tuareg dicen que son mercenarios rusos de Wagner con soldados de Mali en el noreste de Mali, cerca de Aguelhok, Mali, julio de 2024 - PHOTO/ Coordinación de Movimientos Azawad vía REUTERS
Une capture d'écran d'une vidéo diffusée montre des personnes que les rebelles touaregs considèrent comme des mercenaires russes de Wagner avec des soldats maliens dans le nord-est du Mali, près d'Aguelhok, Mali, juillet 2024 - PHOTO/ Coordination des Mouvements de l'Azawad via REUTERS

Ainsi, le panorama africain s'enfonce dans une aggravation et une aggravation de la situation conflictuelle qui frappe la région depuis des décennies. Le groupe Wagner, l'un des plus actifs au monde, opère depuis des années en Afrique et soutient la stratégie de la Russie visant à renforcer son pouvoir géopolitique et son rayonnement, à se rapprocher des gouvernements amis et à nouer de nouvelles alliances stratégiques, ce qui renforce l'influence militaire russe.

Parmi les pays africains où la présence russe est la plus forte, on trouve le Mali, la Libye, la République centrafricaine, le Mozambique, le Burkina Faso, le Niger, la Guinée équatoriale, le Tchad, le Soudan et la Guinée-Bissau. 

Un exemple concret des tactiques de déséquilibre russes est leur intervention militaire en République centrafricaine contre les milices armées qui exploitaient les ressources de l'État. Cependant, au-delà des apparences, il s'agit d'une transaction qui transcende l'échange d'activités militaires contre des ressources et implique des manœuvres permettant de s'immiscer dans les affaires internes des pays et de mener des campagnes de propagande qui aboutissent à des déséquilibres et à des divisions internes. Il convient également de souligner qu'en intervenant, ils incitent à l'escalade de la violence, que ce soit intentionnellement ou comme effet de recul.  

Ce type d'activités peut être attribué au groupe Wagner, mais aussi à d'autres sociétés similaires sur le terrain, telles que Executive Outcomes et Dyke Consulting, qui ont agi au Mozambique contre l'expansion de l'insurrection islamiste dans le nord du pays. 

Esta fotografía sin fecha distribuida por el ejército francés muestra a tres mercenarios rusos, a la derecha, en el norte de Mali. Rusia ha participado en operaciones militares discretas en al menos media docena de países de África en los últimos cinco años utilizando una fuerza mercenaria - AP/ EJÉRCITO FRANCÉS
Cette photo non datée distribuée par l'armée française montre trois mercenaires russes, à droite, dans le nord du Mali. La Russie a participé à des opérations militaires discrètes dans au moins une demi-douzaine de pays africains au cours des cinq dernières années en utilisant une force mercenaire - AP/FRENCH ARMY

Il est également important de mentionner que ces groupes remportent également des succès dans la lutte contre les milices ou les forces armées rebelles et dans leurs activités de formation et d'entraînement, mais que leur comportement sur le théâtre des opérations est loin de respecter les principes établis par le droit international, en particulier ceux qui doivent s'appliquer dans les contextes de guerre et pour la protection de la vie des civils et le respect des limites de la proportionnalité. 

En résumé, les interventions des organisations privées ne constituent pas un effort en faveur de la sécurité ou de la médiation dans la recherche de la paix, car elles agissent dans des intérêts concrets et ne sont pas impartiales, en particulier lorsque les intérêts économiques et commerciaux ont un tel impact sur l'équation. 

Par conséquent, même si ces stratégies peuvent s'avérer efficaces, leur coût est très élevé et le chaos et la vulnérabilité qui en résultent doivent être gérés par des institutions affaiblies. De plus, les mécanismes internationaux n'ont pas encore réglementé strictement cette activité, ce qui leur confère une liberté d'action illimitée et crée des vides juridiques en matière de responsabilité en cas de violations des droits de l'homme. 

Tout cela est lié à la fragilité des gouvernements africains et aux relations de dépendance qui s'établissent avec les entreprises militaires privées, ainsi qu'aux effets que cela a sur la souveraineté nationale et le maintien de la situation de crise politique et économique en Afrique.