Les États-Unis et l'ONU appellent les parties à renouveler le cessez-le-feu et à protéger le commerce maritime international

Yémen : la communauté internationale renouvelle ses appels à la fin de la guerre

photo_camera UN PHOTO/LOEY FELIPE - Envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen Hans Grundberg

Le Yémen est loin de la fin d'une guerre qui a plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire de la planète depuis huit ans. L'optimisme inhabituel de la communauté internationale après la signature d'un cessez-le-feu en avril entre les forces de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et les rebelles Houthis soutenus par l'Iran a été anéanti en octobre lorsque l'armistice a expiré. Il n'y a pas eu d'accord pour prolonger une trêve qui a permis au Yémen de retrouver un semblant de normalité.

Selon l'ONU, il n'y a pas eu de véritable reprise du conflit, mais l'envoyé spécial de l'organisation, Hans Grundberg, craint que les combats ne reprennent. Pour cette raison, l'ONU a demandé aux insurgés yéménites de rééditer le cessez-le-feu signé par les parties en avril, pendant le mois sacré du Ramadan, puis renouvelé deux fois. C'est le groupe rebelle qui a refusé de prolonger l'armistice, explique Grundberg, mais il est en son pouvoir d'obtenir une nouvelle cessation des hostilités.

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"Je veux que les parties au conflit non seulement renouvellent la trêve, mais s'engagent à prendre des mesures en vue d'un règlement global du conflit", a déclaré aux parties l'envoyé spécial des Nations unies, Hans Grundberg. Le diplomate suédois a également dénoncé la disparition de cinq membres du personnel de l'ONU qui ont été enlevés en février dans le gouvernorat d'Abyan, dans le sud du pays.

Les États-Unis se sont exprimés dans le même sens. L'ambassadeur des États-Unis au Yémen, Stephen Fagin, s'est rendu lundi dans la ville côtière d'Aden, où est basé le gouvernement reconnu par la communauté internationale, pour rencontrer le Premier ministre Maeen Abdulmalik Saeed et les principaux membres de son cabinet. Dans une déclaration faite au lendemain de la réunion, Fagin a mis en garde contre la mauvaise volonté du groupe rebelle, surnommé Ansar Allah.

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À la mi-octobre, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a convoqué le président du Conseil politique suprême et commandant suprême des forces armées houthies, Mahdi al-Mashat, à Riyad pour discuter des conditions d'un accord de paix définitif. Mais la rencontre entre les dirigeants de facto des parties belligérantes n'a pas eu lieu.

"Depuis qu'ils ont repoussé les forces gouvernementales aux portes de Marib au début de 2020, [les Houthis] ont refusé de s'engager dans des négociations sérieuses sur un règlement final, attendant plutôt que la population sous leur contrôle accepte leur position d'État", écrit Abdulghani Al-Iryani, chercheur principal au Centre d'études stratégiques de Sanaa. "De plus, les succès militaires ont renforcé les factions les plus militantes du mouvement, mettant sur la touche les modérés qui prônaient le compromis et les concessions".

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Quelques heures avant la rencontre entre Maeen Abdulmalik et l'ambassadeur américain à Aden, le bureau du Premier ministre yéménite a dénoncé l'attaque au drone menée par les forces houthies contre le port d'al-Dhaba, dans le gouvernorat du sud contrôlé par son gouvernement. Les insurgés n'ont pas permis à un navire international de forer pour trouver du pétrole.

"Les attaques des Houthis contre les ports yéménites ne font que nuire au peuple yéménite en aggravant les pénuries de carburant", a prévenu le diplomate américain Stephen Fagin dans un communiqué publié en réponse à cette action, appelant les insurgés à "mettre fin à leurs menaces sur le commerce maritime international".

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