Bruxelles débloquera les premiers fonds européens dans les prochaines semaines
La Commission européenne (CE) prévoit de verser dans les "prochaines semaines" les premiers fonds de relance à l'Espagne et aux onze autres pays dont les plans ont reçu l'approbation finale des États de l'Union européenne lundi, a déclaré mardi le commissaire aux affaires économiques, Paolo Gentiloni.
Les ministres de l'Économie et des Finances des Vingt-sept ont approuvé, lors d'une réunion à Bruxelles, le premier lot de plans de réforme et d'investissement visant à obtenir des aides du fonds de reconstruction de la pandémie de COVID, ce qui, dans le cas de l'Espagne, ouvre la voie à l'obtention de 69,5 milliards d'euros d'ici à 2026. Le premier versement à l'Espagne correspondra à une avance de 9 000 millions.
"C'est le véritable début du plan de relance Next Generation. Dans les semaines à venir viendra le décaissement des avances à ces douze pays", a déclaré M. Gentiloni à son arrivée à la réunion.
L'approbation finale de ces plans, a-t-il souligné, "intervient exactement au moment où la reprise est en cours" et "renforcera la confiance dans les marchés et dans les pays".
"Nous sommes tous engagés à faire en sorte que cela fonctionne et la décision formelle est une partie essentielle, mais ce qui se passera dans les semaines, mois et années à venir sera la partie décisive de ce programme extraordinaire et sans précédent", a-t-il déclaré.
Le ministre slovène des Finances, Andrej Sircelj, dont le pays préside le Conseil de l'UE ce semestre, a également souligné qu'il s'agissait d'une réunion "historique" et que "la mise en œuvre de ces plans sera très importante".
La clé du succès du fonds sera son application ultérieure, car les décaissements dépendront de la réalisation des objectifs par les pays dans le calendrier convenu, qui dans le cas de l'Espagne est ambitieux.
En fait, lors des discussions techniques entre les États sur les plans, les partenaires ont interrogé l'Espagne sur sa décision de concentrer la plupart des investissements et des réformes, y compris les réformes du travail et des retraites, dans les trois premières années du plan, selon des sources du ministère de l'économie.
Le gouvernement fait valoir qu'il était nécessaire de déployer l'impact du plan dès que possible pour faire face à la crise et s'assurer que les partenaires de l'UE comprennent pleinement cette approche et saluent son ambition.
Une fois que les clarifications auront été résolues lors des réunions techniques, les plans devraient être approuvés par les ministres sans discussion et, dans le cas de l'Espagne, sans modification. En effet, la vice-présidente et ministre de l'économie, Nadia Calviño, ne participe pas à la réunion afin d'être présente au premier conseil des ministres du nouveau gouvernement.
Pour sa part, le ministre portugais des Finances, Joao Leao, dont le pays a été le premier à recevoir l'approbation de la Commission, a souligné que l'adoption de ces douze plans arrive "au bon moment", car "après une année de mesures d'urgence", il est nécessaire "que ces plans aillent à l'économie pour aider à activer la reprise".
Outre l'Espagne, les plans de l'Autriche, de la Belgique, du Danemark, de la France, de l'Allemagne, de la Grèce, de l'Italie, de la Lettonie, du Luxembourg, du Portugal et de la Slovaquie ont été approuvés.
