Les États-Unis s'engagent à augmenter les exportations de gaz liquéfié vers l'Europe

Le président américain Joe Biden s'est engagé vendredi auprès de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à envoyer davantage de gaz naturel liquéfié à l'Union européenne afin de réduire la dépendance du continent vis-à-vis de la Russie.
Le président américain a expliqué, lors d'une conférence de presse conjointe avec la présidente de la Commission, qu'ils s'étaient "mis d'accord sur un plan de match commun en vue d'atteindre cet objectif, alors que nous accélérons notre progression vers un avenir énergétique propre et sûr". Biden a également déclaré que "cette initiative se concentre sur deux questions essentielles, à savoir aider l'Europe à réduire sa dépendance à l'égard du gaz russe aussi rapidement que possible et, deuxièmement, réduire la demande globale de gaz de l'Europe".
Bruxelles a également rappelé qu'un cadre réglementaire pour la sécurité de l'approvisionnement et la fourniture d'énergie est en cours d'élaboration. Von der Leyen a indiqué que "la Commission européenne a proposé un règlement visant à garantir que le stockage soit à 90 % de sa capacité au 1er novembre de chaque année, avec des dispositions spécifiques d'introduction progressive d'ici 2022".

Comme le rapporte l'agence de presse Europa Press, la Commission s'est également engagée à "se procurer 50 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié américain d'ici 2030". Lors du communiqué commun, l'UE et les États-Unis se sont engagés à réduire les gaz à effet de serre produits par le gaz naturel et le gazoduc. À cette fin, les émissions de méthane seront réduites et de nouvelles infrastructures d'hydrogène seront construites.
Cette décision d'expédier du gaz liquéfié intervient une semaine après que les États-Unis ont annoncé une augmentation de leurs exportations de gaz naturel vers l'Europe et ses alliés. Le gaz proviendrait de deux des plus grands terminaux du pays, en Louisiane et au Texas. Cette autorisation accordée par le président américain a assoupli la réglementation en vigueur dans le pays et permettra aux deux terminaux d'exporter quelque 20,4 millions de mètres cubes de gaz liquéfié par jour, rapporte l'agence de presse EFE.
L'agence explique également que "tous les terminaux ont l'autorisation du gouvernement américain de fonctionner à pleine capacité et d'exporter tout le gaz liquéfié dont ils disposent", et souligne que les États-Unis sont actuellement le leader mondial de la production de gaz liquéfié.

Malgré les efforts de l'UE et des États-Unis pour mettre fin à la dépendance au gaz russe, ces mesures ne suffisent pas à y mettre fin à court terme. Selon un article du New York Times publié tôt vendredi matin, les États-Unis exportent déjà le maximum de leur production de gaz liquide, et il faudrait deux à cinq ans pour construire des mécanismes permettant d'acheminer le gaz directement en Europe.
L'ancien conseiller en matière d'énergie Robert McNally a expliqué dans le journal américain que "à court terme, il n'y a pas vraiment de bonnes options, à part supplier un ou deux acheteurs asiatiques de renoncer à leur méthanier pour l'Europe". Toutefois, il a déclaré qu'une fois ces terminaux gaziers construits, les États-Unis pourraient aider l'Europe à mettre fin à sa dépendance vis-à-vis de la Russie.
En outre, il y a le problème du transport. Contrairement au pétrole, le gaz liquide ne peut pas être transporté aussi facilement. Il doit être refroidi, par un processus assez coûteux, dans les terminaux d'exportation. Le gaz doit ensuite être déversé dans des camions-citernes spécialisés. Une fois les navires arrivés à destination, le processus recommence, mais en sens inverse, explique le New York Times.
Malgré ces complications, ces mesures constituent un premier pas vers le sevrage de l'Europe de sa dépendance au gaz russe.
Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.