Les Nations unies achèvent la première phase du transfert de pétrole Safer au Yémen

Les Nations unies ont annoncé le transfert d'un tiers du pétrole du pétrolier Safer, mettant ainsi un terme à la première phase de l'opération. Le navire en décomposition, amarré au large des côtes du Yémen, au nord du port yéménite de Hodeidah, présente un risque environnemental et humanitaire grave.
Selon Arab News, l'administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner, a déclaré dimanche que 360 000 barils de pétrole avaient été pompés du navire-citerne vers un navire-citerne de remplacement, réduisant ainsi de près d'un tiers le risque de marée noire.
Le Safer, qui est bloqué en mer Rouge depuis 2015, contient environ 1,1 million de barils de pétrole brut. Les experts ont prévenu qu'une rupture ou une explosion pourrait provoquer une catastrophe environnementale massive et affecter des millions de personnes qui dépendent de la pêche et du dessalement pour leurs moyens de subsistance et leur approvisionnement en eau.
Les Nations unies négocient depuis des années avec les rebelles houthis, qui contrôlent la zone où se trouve le pétrolier, afin d'obtenir l'accès à ce dernier pour effectuer des réparations et des travaux d'entretien. Les Houthis ont finalement accepté de permettre à une équipe de l'ONU de monter à bord du camion-citerne en février 2021, après une série de problèmes techniques et de retards. L'opération est menée par la société de sauvetage maritime SMIT Salvage, engagée par l'équipe de l'ONU, qui comprend des ingénieurs et des plongeurs de différents pays, et a commencé à transférer le pétrole le 11 juillet.

Cette opération coordonnée par l'ONU s'appuie sur les dons d'entreprises privées et d'entités publiques, qui ont contribué à hauteur de 115 millions de dollars à la prévention de la marée noire, auxquels s'ajoutent 28 millions de dollars nécessaires pour achever les opérations de transfert. Le nettoyage de la catastrophe pourrait coûter 20 milliards de dollars si le navire devait se rompre avec le pétrole à bord.
Les deux prochaines semaines seront cruciales. Le déversement de ce navire représenterait quatre fois la quantité de pétrole de l'Exxon Valdez et deviendrait ainsi la cinquième plus grande marée noire de l'histoire. Une marée noire dans un pays déjà détruit par des années de guerre civile et où 17 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire.