Premiers résultats de la COP28 : approbation d'un nouveau fonds pour les pays les plus vulnérables

Il a suffi de la cérémonie d'ouverture pour que le sommet des Nations unies sur le climat de cette année - la COP28 - remporte sa première grande victoire. Après plusieurs mois de négociations, les représentants des quelque 200 pays participants ont approuvé la création d'un fonds "pertes et dommages" destiné à aider les pays les plus vulnérables à faire face aux défis climatiques.
La sécheresse, les inondations et l'élévation du niveau de la mer sont quelques-uns des phénomènes météorologiques extrêmes auxquels sont confrontés les pays les plus pauvres du "Sud", qui sont visés par cet important fonds.
"Aujourd'hui, nous sommes entrés dans l'histoire", a déclaré le président de la COP28, Sultan Al-Jaber, qui est également le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis ADNOC. Selon l'hôte de la COP28, cette importante réalisation est un "signe positif de dynamisme" dès le début du sommet, alors que de nombreux autres défis doivent être relevés, tels que la transition énergétique.

Al-Jaber a également annoncé que son pays contribuerait à hauteur de 100 millions de dollars au fonds "pertes et dommages". D'autres nations financeront également ce fonds, comme l'Allemagne, qui s'est engagée à verser 100 millions de dollars, les États-Unis, qui donneront 17,5 millions de dollars, et le Japon, qui versera 10 millions de dollars. Le Royaume-Uni a également décidé de contribuer à hauteur de 60 millions de livres sterling au fonds des pertes et dommages, ce qui équivaut à quelque 75 milliards de dollars. Selon le texte approuvé, la Banque mondiale gérera temporairement le fonds pour une période de quatre ans.

"Les pays riches doivent annoncer leurs contributions significatives", a déclaré Frédéric Ruder de l'ONG Global Citizen, qui a également appelé à la mise en place de nouvelles taxes internationales. A cet égard, l'Union européenne, la France et le Danemark vont allouer des centaines de millions de dollars pour lancer le fonds d'ici samedi, comme le rapporte l'AFP.

Selon un diplomate européen cité par l'agence de presse, les premières contributions permettront de "financer des projets pilotes" et de tester les performances du fonds "avant un cycle de financement plus important dans un an ou un an et demi", une fois qu'il aura prouvé sa crédibilité auprès des futurs donateurs.

Pour leur part, les pays développés, emmenés par les États-Unis, ont refusé de rendre les contributions obligatoires et ont appelé à l'élargissement de la base de donateurs aux pays émergents plus riches.

Les Nations unies ont salué cette décision, estimant qu'il s'agissait d'un "bon début" pour le sommet. "Tous les gouvernements et négociateurs doivent s'appuyer sur cet élan pour obtenir des résultats ambitieux", a déclaré Simon Stiell, responsable des questions climatiques à l'ONU. "Cette année a été la plus chaude jamais enregistrée. Des records terrifiants ont été battus", a ajouté Stiell, qui a également averti que "nous payons avec la vie et les moyens de subsistance des gens".

Le fonds, qui était déjà sur la table lors du précédent sommet sur le climat en Égypte, a été approuvé après une année de tensions qui a culminé avec l'accord conclu entre les pays du Nord et du Sud le 4 novembre à Abou Dhabi. L'approbation unanime du fonds - qui sera lancé en 2024 - a été décrite par Madeleine Diouf Sarr, présidente du groupe des pays les moins avancés, comme ayant "une grande importance pour la justice climatique".

Outre l'approbation de ce fonds, le premier jour de la COP28 a également été marqué par une autre réalisation historique : l'adoption de l'ordre du jour de la COP28, qui vise à remodeler l'action climatique mondiale. Il s'agit d'une étape importante qui reflète les progrès significatifs de l'action multinationale commune pour lutter contre le changement climatique.